Nous effleurons à chaque instant des créatures extraordinaires, prenons le temps de les découvrir.

Une fleur cueillie au bord d’une route, une plante extravagante dans un terrain vague,
 des herbes folles rassemblées dans un bouquet aussi beau qu’éphémère,
 des coquelicots décoiffés en fin de promenade,
 une graine lovée dans du coton qui au fil des jours se mue en une pousse plus ou moins surprenante,
 un arbre dans lequel on a grimpé pour se cacher et s’extraire d’une réalité qui s’évapore au gré des branches escaladées….

Nous avons tous au moins un souvenir végétal de notre enfance : la nature est un espace à la fois universel et intime.
Notre démarche tend à regarder les éléments végétaux comme des mèches d’une lampe magique et à leur rendre hommage. Nos sujets photographiés sont aussi bien les éléments de la nature les plus simples qui passent souvent inaperçus, que des fleurs remarquables.
Nous avons donc voulu faire « le portrait » de ces créatures qui ont patiemment prêté leur profil, leurs expressions et leur silhouette à nos objectifs, en toutes saisons et à tous les moments du jour.

Nous avons souhaité restituer par l’image les subtiles variations de nos modèles et y glisser nos propres rêves.
Chacun peut y rencontrer une page de sa mémoire ou se laisser porter dans un vagabondage coloré.

Ces portraits sont une forme de remerciement à la nature pour tout ce qu’elle nous offre.

Le numérique ludique

J’ai longtemps observé mon grand-père qui photographiait en noir et blanc avec son Leica, sans avoir l’idée de le rejoindre dans son activité…
Je me suis toujours imprégnée des oeuvres des grands peintres, toutes périodes et tous styles confondus, sans pour autant pratiquer la peinture…

Sans aucun doute j’attendais un outil qui n’existait pas… jusqu’à l’arrivée de la photographie numérique !

Avec ces petits appareils à la croisée de l’image, de l’ordinateur et du papier,  j’ai trouvé un univers ludique où l’on pouvait expérimenter à l’infini.
Photographie documentaire, artistique, impression fine art, travail de la couleur… autant d’expérimentations qui m’ont finalement menée à  tester la peinture.

La boucle était bouclée et j’ai commencé à faire travailler ensemble ces différents outils.

Quelques explications techniques

Mes images sont le résultat de manipulations multiples à partir de photos et de peintures mélangées.

Côté photo, les clichés sont pris la plupart du temps avec un objectif macro. Le boîtier que j’utilise principalement est un Nikon Z6, dernier arrivé d’une longue lignée d’appareils (compacts, D70, D200, D700…).
J’utilise également un ancien Leica argentique, le R3, avec un objectif fixe à décentrement.

Côté peinture, je travaille avec différents médiums (aquarelle, pastel, huile, gouache, encre…).

Dans un premier temps, je photographie les peintures en utilisant des éclairages latéraux pour faire ressortir les textures. Munie de toutes mes photos et peintures en version numérique, je commence le travail d’assemblage par une longue réflexion sur les images qui “vont bien ensemble”.

A partir de là, tout est possible ! Les jours où tout va vite et où l’idée arrive d’emblée, je fais directement une fusion sur ordinateur ou une surimpression avec l’appareil photo.

La plupart du temps, je retravaille la colorimétrie des peintures photographiées, les ré-imprime et les re-photographie, sélectionne des extraits pour en faire des collages, re-sélectionne des photos…

Il s’agit en somme d’un long travail de fond – très divertissant – d’où surgit de temps en temps une bonne idée, toujours de manière inattendue.

J’aime beaucoup l’aller-retour permanent entre les différents supports, d’où la notion de fusion des pigments.

Mes fusions pigmentaires se situent quelque part entre le rêve et la réalité… et rejoignent en quelque sorte la photographie, en dialogue permanent avec le réel et le subjectif !