J’ai réservé mon premier billet à cette petite fleur bleue, éphémère d’un jour, visible de 10h à 13h quand le temps est au rendez vous et souvent domiciliée en Normandie.
Quand je photographie les fleurs sur le bord des routes, dans mon jardin, dans d’autres jardins, je suis toute à cette rencontre. Je tente de tirer le portrait de ces personnages au mieux de leur forme et de leur éclairage.
J’apprends à les reconnaître et les nommer le plus précisément possible, mais elles ont toutes des noms de dynasties ! J’abrège donc quelquefois et vais à l’essentiel. Pour rester simple, le nom « commun » me suffit amplement.
J’ai bien sur des préférées , des sujets qui font étonnamment grimper le compteur de prises de vue. Cette petite fleur bleue m’aimante complètement.
J’ai appris à l’attendre, la guetter, chercher les champs de l’année, car elle ne revient que tous les 7 ans au même endroit.
La première séduction qu’elle exerce repose sur l’incroyable variété des couleurs qu’elle revêt, du vert fluo au gris broussailleux, en passant par ce bleu d’une tendresse infinie qui évolue vers le jaune de la tige puis vers le bronze des capsules, avant de lentement s’effilocher sur la terre humide.
Son apparente fragilité ondoyante couronnée d’une multitude de légers papillons bleus se mue en une infinité de tiges qui, serrées les unes contre les autres, jouent des castagnettes avec leurs capsules effervescentes. Elle finit par s’alanguir en andains bien ordonnés avant de quitter sa gaine plus ébourifée que jamais.
La suivre tout au long d’une saison représente une aventure et une patience sans cesse récompensées, car la vie de cette petite fleur bleue au nom simple en 3 lettres L I N est passionnante par son histoire, sa culture, sa transformation, sa capacité à fleurir dans des terres profondes et limoneuses avant de défiler sur les podiums glissée dans des vêtements simples, chics, naturels élégants.
Cet article est le début d’une série de petites chroniques, parce qu’elle « le vaut bien » !